L'accord de cessez-le-feu intervenu à Alep-Est ce mardi 13 décembre n'a pas semblé tenir, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Ce mercredi matin, les bombardements du régime ont repris. L'accord en question avait été fait sous la houlette de la Russie et de la Turquie. L'Etat russe qui serait d'ailleurs en train de changer de stratégie vis-à-vis de son protégé Bachar el-Assad, pour se diriger vers une solution négociée.
C'est du moins ce que pense la spécialiste Bassma Kodmani, jointe par RFI. Quoi qu'il en soit, en attendant, Moscou nie toute violation des droits de l'homme à Alep. Pour Bassma Kodmani, directrice de l'Initiative arabe de réforme, et membre de la délégation des négociateurs de l'opposition à Genève, interrogée par Véronique Gaymard, la Russie n'a plus intérêt à appuyer une solution militaire dans le conflit syrien.
« Je pense qu’il devenait insupportable pour les Russes en particulier de cautionner la politique du gouvernement et d’en être évidemment les complices directs. Je pense aussi que les Russes ont compris que la solution militaire à Alep est impossible pour eux. Donc quelque part, ils ont intérêt à cette solution. Ce n’est pas par charité. Ils veulent évidemment dire au monde entier qu’ils l’ont fait selon leurs propres termes, que l’arrêt des combats est une reddition pure et simple. Ils vont pouvoir maintenant, à partir de là, bien confirmer que toute sortie politique devra se faire selon leurs conditions. Donc, partir d’Alep aujourd’hui, c’est montrer qu’ils épargnent la population civile, que le scénario de Grozny s’arrête. Mais les dégâts sont tellement monstrueux et le nombre de morts est impossible à compter. Donc, la catastrophe s’est produite, et je ne sais pas s’ils peuvent encore espérer qu’ils se présentent comme des intermédiaires acceptables dans un processus politique. » Lire la suite
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