Mis en examen pour viols et écroué depuis le 2 février, Tariq Ramadan est maintenu en détention, malgré sa demande de remise en liberté en invoquant notamment souffrir d'une sclérose en plaques et d'une neuropathie périphérique. Deux responsables musulmans importants Azzedine Kaci, recteur de la Mosquée à Villeurbanne et Kamel Kabtane recteur de la grande mosquée de Lyon réclament sa libération immédiate.
Tariq Ramadan, mis en examen pour le viol de deux femmes, est placé en détention provisoire depuis le 2 février. Une situation qui émeut le cercle des soutiens de l'islamologue suisse controversé, qui s'élargit ces derniers jours. Parmi eux, Kamel Kabtane de la Grande mosquée de Lyon, ne fait pas partie de ses proches mais s'inquiéte pour sa santé et demande sa libération immédiate.
« Lorsque nous avons sorti notre communiqué, il n'était pas question d'interférer dans le cours normal de la justice, assure-t-il. Il était simplement le fait d'attirer l'attention sur des questions humanitaires, sur la situation de santé de M. Tariq Ramadan. »
Et de citer un exemple : « Lorsque le chrétien est malmené, il est normal que la population religieuse chrétienne s'en émeuve. C'était de notre responsabilité de nous en émouvoir et de dire que la maladie de Tariq Ramadan nécessite peut-être un autre traitement dans un lieu différent d'où il est aujourd'hui. Or il y a une volonté ferme de vouloir le faire enfermer et le considérer comme étant coupable sans avoir été jugé. »
Depuis le début de l'affaire, le recteur Kamel Kabtane est l'un des rares responsables musulmans à s'exprimer publiquement sur le sort de Tariq Ramadan.
Manifestations et mobilisation sur internet
Dans la rue, la mobilisation a été jusqu'alors très modeste. Environ 80 personnes se sont rassemblées jeudi devant le Palais de justice de Paris pour protester contre son maintien en détention. Samedi dernier, à Casablanca (Maroc), une « conférence de solidarité avec Tariq Ramadan » s'était transformée en rassemblement d'une quarantaine de manifestants.
C'est sur internet que les soutiens se comptent et relaient la riposte. Elle s'est organisée autour du mouvement « Résistance & Alternative » créé fin janvier pour continuer à promouvoir la « pensée » du petit-fils du fondateur de la confrérie des Frères musulmans, qui a toujours affiché un discours réformiste quand ses détracteurs y voient le projet d'un islam politique.
Des proches de l'intellectuel ont lancé sur les réseaux sociaux des comptes #FreeTariqRamadan. Sous ce mot-clé, une tweetstorm – « tempête » de tweets – a été lancée, de même qu'une pétition en ligne affichant plus de 100 000 signatures pour la libération du « Professeur Tariq Ramadan ».
La campagne a relayé deux vidéos de la femme du théologien, Iman Ramadan, respectivement visionnées près de 700 000 et plus de 160 000 fois. « Il y a tout lieu de se poser des questions et de se demander si derrière tout ça, il n'y a pas une vraie volonté politique à vouloir garder mon mari en prison », argue l'épouse dans la seconde vidéo.
Des marques de soutien loin de faire l'unanimité dans les rangs musulmans où le conférencier reste très controversé.
(Avec AFP)
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