Le contrat avait été suspendu il y a une semaine pour des raisons humanitaires. Les socialistes au pouvoir à Madrid depuis le mois de juin redoutaient que ces armes soient utilisées par l'Arabie saoudite contre des civils dans la guerre au Yémen. Aussitôt, Riyad avait menacé d’annuler un contrat beaucoup plus important, comprenant l’achat de cinq navires de guerre pour un montant de 1,8 milliard d'euros.
La vie des civils yéménites ou l’emploi des ouvriers andalous, c’était selon le maire de Cadix « un choix impossible ». Mais le gouvernement espagnol a tranché. Il honorera la livraison des bombes de précision à l’Arabie saoudite, même si Riyad est régulièrement accusée de ne pas épargner les civils dans sa guerre contre les rebelles Houthis au Yémen.
Madrid espère ainsi sauver la vente de cinq corvettes militaires à l’Arabie saoudite, pour un montant de près de deux milliards d’euros. C'est le plus gros contrat de vente d’armes de l’Espagne depuis vingt ans, un contrat remis en cause par la suspension de la livraison des bombes de précision.
La construction de ces cinq corvettes militaires va assurer près de 6 000 emplois aux Espagnols pour les quatre ans à venir, principalement sur le chantier naval Navantia, en Andalousie. L'Andalousie est un bastion socialiste où le taux de chômage reste plus élevé que la moyenne nationale, et où les salariés du chantier avaient d'ailleurs manifesté en début de semaine.
L'Espagne est loin d'être le seul pays à choisir de préserver ses intérêts économiques. Riyad est l'un des principaux clients de la France sur le marché de l'armement. Les ONG dénoncent une violation du traité sur le commerce des armes qui prévoit qu'un pays interdise ces ventes s'il sait que les armes peuvent servir contre des civils.
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