Alors que le président américain réduit le budget alloué aux banques multilatérales, le continent s’inquiète. Et se demande comment réagiront la Chine et l’Union européenne.
Il est vraisemblable que le président des États-Unis ignore tout de l’Afrique. Celle-ci cherche désespérément des montagnes d’argent pour gagner sa course-poursuite contre la pauvreté. Afin de se doter des routes, des barrages, des lignes électriques, des hôpitaux, des universités, des transports, des zones industrielles, de l’irrigation, etc. qu’exigent son émergence et sa démographie galopante, il lui faudrait plus de 600 milliards de dollars (550 milliards d’euros) par an, selon les calculs des experts de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement).
Coupes budgétaires
Or Donald Trump vient de bâtir un projet de budget fédéral 2017-2018 qui prévoit de supprimer 650 millions de dollars de contributions américaines aux banques de développement multilatérales comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement (BAD). C’est peu, mais c’est de mauvais augure.
Akinwumi Adesina, le président de la BAD, a lancé un cri d’alarme dans le Financial Times du 25 avril : pas d’argent et c’est « le triangle du désastre » qui se met en place sur le continent, avec un chômage des jeunes très élevé, le maintien d’une pauvreté extrême et la dégradation environnementale due à un réchauffement climatique non maîtrisé. « Les banques multilatérales ont besoin d’argent, car si nous ne créons pas très vite des emplois en Afrique, les effets du terrorisme que nous déplorons aujourd’hui ne seront que la partie émergée de l’iceberg et l’avenir de nos jeunes sera au fond de la Méditerranée ! », prévient-il.
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