Alassane Ouattara doit s’exprimer ce jeudi 5 mars à Yamoussoukro devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Un discours sur l’état de la nation qui revêt un caractère bien particulier alors qu’une réforme de la Constitution est imminente et que l'élection présidentielle se tient dans moins de 8 mois.
Dimanche 1er mars, une circulaire est émise par la secrétaire générale du gouvernement ordonnant aux ministres d’être présents à Yamoussoukro jeudi pour une « réunion en Congrès du Parlement à la demande du président de la République ». Un exercice habituel, explique-t-on à la présidence, que celui du discours annuel sur l’état de la nation.
Toutefois ce lundi, plusieurs parlementaires joints par RFI disaient ne pas être au courant de ce rendez-vous de jeudi matin.
Un rendez-vous qui s’annonce pourtant politiquement important alors que l’exécutif ne cache pas sa volonté de voir révisée, avant la fin du premier trimestre, la Constitution adoptée il y a moins de quatre ans.
Si pour jeudi aucun ordre du jour n’a été fourni, nombre d’observateurs s’attendent en effet à découvrir les contours de la réforme souhaitée par le président de la République à moins de huit mois de la présidentielle.
D’un hypothétique réaménagement des prérogatives du vice-président et du Premier ministre à une possible modification du mode de scrutin présidentiel, de deux à un seul tour, les spéculations vont bon train.
Il ne serait plus question en revanche, d’un retour d’une limite d’âge des candidats à la présidentielle.
Ce qui laisserait le champ libre à une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara à un 3e mandat.
Lui-même laisse planer le suspense, bien que l’opposition rappelle que la Constitution limite à deux le nombre de mandats.
Dans le camp présidentiel, on estime que l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro et que le président sortant peut donc se présenter à nouveau.
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