Douze mois après les premières élections sénatoriales ivoiriennes, rendues possibles après l’adoption par référendum de la nouvelle Constitution en novembre 2016, le Sénat ne fonctionne toujours pas. Et pour cause, un tiers des sièges sont toujours vides. Ce sont ceux des sénateurs qui doivent être nommés par le chef de l’Etat. Une annonce qui tarde à venir.
Le 24 mars 2018, 66 sénateurs ont été élus en Côte d’Ivoire. L’idée d’un Sénat, serpent de mer de la politique locale, a d’abord émergé dans les années 1990. Les crises successives ont toujours reporté sa création.
Mais depuis sept mois, les pouvoirs de la nouvelle chambre parlementaire sont entre les mains de l’Assemblée nationale, faute d’organes de fonctionnement. « Nous n’avons pas le bureau du Sénat en place [ni] les Commissions. Nous espérons qu'assez rapidement, pour la session d’avril, toutes les conditions seront réunies pour que le Sénat puisse être fonctionnel » a justifié le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, lors de la présentation annuelle du bilan du gouvernement, le 21 mars.
33 sièges à pourvoir
Mais le chef du gouvernement oublie de préciser que 33 sièges sont toujours vides. Ces derniers sénateurs doivent s’ajouter aux 66 premiers élus et c’est au chef de l’Etat de les nommer, comme le stipule la Constitution. De fait, la chambre ne peut fonctionner sans ces absents.
Pour le politologue Julien Kouao Geoffroy, la rupture entre le parti au pouvoir RHDP et son ex-allié du PDCI complique le choix du président Alassane Ouattara. Preuve pour le spécialiste – qui voit là une violation flagrante de la Constitution – que le pays n’est pas encore mûr pour un parlement bicaméral.
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