Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, dans un entretien avec l’hebdomadaire Jeune Afrique, a donné sa vision sur le procès de l’ex-première dame Simone Gbagbo. « Comment juger Simone Gbagbo toute seule alors que c’est un système que l’on doit juger ? », s’interroge-t-il. Pour lui, Simone Gbagbo n’était pas seule à décider, à agir et à mettre en œuvre.
« Juger Simone Gbagbo toute seule semble une aberration. Les crimes de sang pour lesquels elle est jugée nécessite d’être vus dans leur globalité. Il est aussi incompréhensible que les victimes que nous représentons n’ont pas été appelées à participer à ce procès ». Puis, il a également ajouté « que c’est un procès qui nous paraît mal préparé, inéquitable et dont l’issue est courue d’avance. Il donne une tribune politique à Simone Gbagbo et démontre la précipitation, l’empressement de la justice ivoirienne à juger l’adversaire politique et à ne pas se pencher sur les réalités et la complexité de la crise post-électorale ».
A l’en croire, ce procès a été déclenché pour répondre à une préoccupation de la Cour pénale internationale (CPI) qui réclame Simone Gbagbo depuis des années. « Nous n’attendons plus rien de ce procès, sauf la démonstration de son impréparation, de son inéquité et de son caractère contre-productif. C’est une occasion ratée pour la justice ivoirienne. A l’heure où le Sénégal a été capable de juger Hissène Habré dans un procès équitable, il était absolument nécessaire pour la justice africaine de démontrer qu’on pouvait juger Simone Gbagbo et les autres responsables pro-Gbagbo ou Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ».
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