« C’est moins les manifestations des militaires, des fonctionnaires et des classes populaires que la gouvernance politique qui donne une mauvaise image de notre pays », affirme Geoffroy-Julien Kouao.
Le juriste-écrivain et analyste politiste, auteur de « Côte d’Ivoire : la troisième République est mal partie », a publié une tribune, mercredi 25 janvier 2017, dans laquelle il dénonce la gestion de Ouattara. Dans cette publication intitulée « et si les statistiques économiques n’étaient pas un critère de bonne gouvernance ? », Geoffroy-Julien Kouao, tente de démontrer que l’embellie économique dont se vante le pouvoir ivoirien ne reflète pas la réalité.
« Tout politiste connait le but du recours aux statistiques économiques par les hommes politiques : cacher la réalité des faits. Sinon, comment comprendre que l’embellie économique évoquée à longueur de journées et de discours par l’exécutif ivoirien ne produit que des manifestations de colère de la part des masses laborieuses ? Au-delà des fonctionnaires, la croissance économique à deux chiffres a fait l’exploit de rendre bavarde la grande muette. Signe des temps qui tanguent…..oh ! Didiga. », s’étonne l’auteur.
Pour le juriste-écrivain, c’est cette gestion de Ouattara qui donne une mauvaise image à la Côte d’Ivoire, bien plus que les crises actuelles dans l’armée et dans la fonction publique.
« A l’observation, c’est moins les manifestations des militaires, des fonctionnaires et des classes populaires que la gouvernance politique qui donne une mauvaise image de notre pays. La politique ultralibérale qui recherche, en vain, la compétitivité économique au détriment de la justice sociale est le Talon d’Achille de l’exécutif ivoirien. Et pourtant, c’est simple. La politique, c’est connu de tous, c’est la gestion de la cité. Faire de la politique, c’est donc gérer la cité. Gérer la cité, c’est gérer les hommes. Gérer les hommes, c’est gérer leurs problèmes. Et les problèmes des hommes sont d’abord et avant tout d’ordre social. »
Geoffroy-Julien Koua appelle le pouvoir à revoir sa copie dans la gestion de la Côte d’Ivoire. L’invitant à relire ‘’la théorie des besoins’’ de Maslow.
« Une lecture de la pyramide des besoins de Maslow permet de saisir la pertinence de ma démarche intellectuelle. Les Ivoiriens ont, d’abord, besoin de manger à leur faim, de dormir dans des logis décents, de se vêtir correctement, de se soigner convenablement, de s’éduquer dans des conditions acceptables, de trouver du travail et de travailler dans des conditions humainement acceptables. C’est tout ce qu’ils veulent et rien d’autre. »
Appelant les dirigeants de l’Etat à prioriser les besoins des populations, le juriste-écrivain va étayer ses dires par une citation on ne peut plus claire de l’économiste Français, Jean Paul Fitoussi.
« Ces questions doivent être la priorité des gouvernants, car écrit Jean Paul Fitoussi dans son fameux théorème du lampadaire (classique de gouvernance politique) : "si les objectifs que la politique économique met en pleine lumière ne sont pas ceux qui importent vraiment pour les sociétés, nous n'aurons aucune chance de comprendre pourquoi le fait de les avoir atteints ne résout nullement le problème initial." Clair. »
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