Au lendemain de la visite du président ivoirien à l'Élysée, l'ancien président de l'Assemblée nationale ivoirienne est plus que jamais déterminé à faire barrage à son ex-mentor, à qui il veut faire comprendre que la "Côte d'Ivoire n'est pas un royaume".
Guillaume Soro tape du poing sur la table
Tombé en disgrâce depuis sa démission de la tête de l'Assemblée nationale le 8 avril 2019, Guillaume Soro est aujourd'hui un farouche adversaire d'Alassane Ouattara et du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
"Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié. Ainsi, je n’ai point pris part au congrès ordinaire du 26 janvier dernier au stade Félix-Houphouët-Boigny. Grave erreur ! Grave faute ! Ont tôt fait de clamer certains de mes compères. Mais voyez-vous je suis homme à croire plus au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes", avait lancé le député de Ferké (nord) le jour de sa démission.
Il avait également fait savoir qu'il préfèrait descendre de son piédestal afin de vivre et partager le quotidien de ses semblables, des citoyens ordinaires plutôt que de se complaire dans l'aisance de la posture institutionnelle.
Au fil du temps, les relations entre Guillaume Soro et son ancien mentor se sont envenimées.
L'ex-Premier ministre a annoncé sa candidature à la présidentielle du 31 octobre 2020 depuis l'Espagne. Mais le retour du patron des soroistes sur les bords de la lagune Ébrié, prévu le 23 décembre 2019, a été un échec.
L'homme politique ivoirien a dû dérouter son avion au Ghana voisin. On apprendra plus tard qu'il est visé par un mandat d'arrêt international. Le régime d'Alassane Ouattara l'accuse d'avoir tenté de déstabiliser la Côte d'Ivoire. Plusieurs proches du fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) sont arrêtés.
Le 28 avril 2020, Guillaume Soro est condamné à 20 ans de prison ferme pour "recel de biens détournés" et "blanchiment de capitaux".
En exil en France, l'ex-chef rebelle est farouchement opposé à la volonté d'Alassane Ouattara de briguer un 3e mandat. Il ne manque aucune occasion pour bander les muscles contre le président ivoirien.
"Contrairement à ce que @AOuattara_PRCI veut faire croire, les chefs d’État de la Cedeao sont contre l’hérésie du 3e mandat. @AOuattara_PRCI contre tous ! La Côte d’Ivoire n’est pas un royaume ni une propriété privée. Comment a-t-il pu penser qu’il pourrait tous nous tromper ?", a récemment écrit Guillaume Soro sur son compte Twitter.
Il faut noter que depuis l'annonce de sa candidature, le chef de file des houphouëtistes fait face à une vive protestation de l'opposition ivoirienne qui lui conteste la légitimité d'être candidat à la présidentielle.
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