Procès à la CPI : La grosse naïveté de Laurent Gbagbo dans la gestion du pouvoir grandement étalée

Et si l’image du grand politicien que l’on colle à Laurent Gbagbo n’était que de la fiction. Et si Gbagbo n’était que leader très naïf ? Dernièrement, le président rwandais Paul Kagamé avait affirmé que Gbagbo a été naïf en saisissant la CPI dont la Côte d’Ivoire n’était pas signataire pour venir enquêter sur la crise de 2002. Mieux, dans une interview à une chaîne étrangère, Laurent Gbagbo lui-même a reconnu sa naïveté dans la gestion de la crise ivoirienne. « J’ai été naïf », avait-il admis, avant qu’il ne soit capturé dans sa résidence présidentielle le 11 avril 2011.

Mais le témoignage de Philippe Mangou depuis le lundi 25 octobre au procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé confirme cette naïveté de l’ex- président ivoirien. Mais les révélations de Mangou de ce lundi 2 octobre 2017 sur les connivences entre Laurent Gbagbo et l’ex-chef rebelle Koné Zakaria, qui se proposait d’être une taupe au sein des forces pro-Ouattara. En effet, selon Mangou, Laurent Gbagbo a accepté de financer l’achat d’armes que lui a proposé Zakaria en vue de déstabiliser l’ennemi. Et Gbagbo a effectivement remis les moyens au rebelle pour s’armer, alors que les Forces régulières manquaient d’armes et de munitions.

Cet argent, à en croire Mangou, a permis à Zakaria de former avec IB, le commando invisible qui a combattu les forces régulières, tué des policiers et plusieurs éléments desdites forces et endeuillé de nombreuses victimes. Et Mangou d’affirmer que ce genre de deals de Gbagbo avec l’adversaire qui a mis l’armée régulière en difficulté, il y en a assez.

Laurent Gbagbo, malgré l’interpellation de plusieurs personnalités nationales et étrangères, a accepté d’aller aux élections avec des rebelles désarmés, a fait confiance naïvement à ces rebelles, n’a pas trouvé utile d’armer les FDS, a cédé plusieurs marchés à la France, croyant que Sarkozy serait de son côté, confié l’organisation de la présidentielle à des opposants. Bref, on peut croire que derrière l’image d’un homme de paix, de compromis que Gbagbo donnait, se cachait une grande naïveté.

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