Selon Mme Boni-Claverie « il est l’heure de repenser la Côte d'Ivoire (et) le seul gage de paix et de stabilité auquel peut se raccrocher la Côte d'Ivoire en ces temps est de rouvrir le dialogue politique et que toutes les forces vives de cette nation y participent ».
Un fort soupçon se fait ressentir sur le processus électoral au niveau de l’opposition regroupée au sein de la plate-forme dénommée la Coalition pour la démocratie, la réconciliation (CDRP), notamment conduite par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir).
« Vu les informations en notre possession, le processus électoral en cours serait déjà sous la menace de graves irrégularités. Dans les coulisses de la République, il semblerait qu'une manipulation d’une grande ampleur se prépare », s’est-elle inquiétée.
De ce fait, l’URD voudrait « tirer la sonnette d’alarme pour dire que nous considérons inenvisageable la tenue d’élection en 2020 si les conditions d’un scrutin apaisé ne sont pas réunies », fait remarquer sa présidente.
L’une des questions qui fâche l’opposition ivoirienne est la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), institution en charge d’organiser les élections, dont le projet de loi a été voté par le Parlement et promulgué, dans un contexte de controverse.
Mme Boni Claverie a dénoncé le fait que le « dialogue politique ne prospère plus et le passage en force du gouvernement » à propos de la réforme de la CEI qui se heurte au refus de l’opposition de désigner des représentants au sein de cette commission qu’elle récuse.
« Nous ne pouvons-nous payer le luxe d’un autre drame humain … au-delà de la lutte pour la conquête ou la conservation du pouvoir» après la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts à travers le pays, car les stigmates en sont encore vives pour la mémoire collective, a-t-elle lancé.
Pour l’URD, à l’instar des autres partis de l’opposition, la somme de 5 000 Fcfa en vue d’acquérir la Carte nationale d’identité (CNI) est une « exclusion par l’argent des populations rurales dans l’état de dénuement dans lequel elles se trouvent ».
A 13 mois de l’élection présidentielle, les états-majors des partis et des coalitions politiques sont en branle.
A cette étape, « modifier les conditions d’éligibilité et que celui qui décide de ces amendements puisse se positionner comme un futur candidat, il y a un conflit d’intérêt », a-t-elle poursuivi.
Une récente rencontre de Pascal Affi N’Guessan, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI, le parti fondé par Laurent Gbagbo) avec le ministre d’Etat, chargé de la Défense, Hamed Bakayoko, a soulevé un vent de colère au sein de la plateforme de l’opposition, conduite par le Pdci.
Cela a d’ailleurs amené le Pdci, dans une note à réagir déplorant que M. Affi ait « contre toute attente et sans crier gare pris part aux discussions avec le gouvernement », même s’il est libre de gérer son parti, tout en insinuant qu'il devait signaler cette démarche.
Dans une déclaration à la presse locale, la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD, opposition), Danièle Boni-Claverie, a laissé entendre que cette rencontre de M. Affi avec le gouvernement « n’engage que sa formation politique et non l’ensemble de l’opposition ».
Le FPI connaît des dissensions internes. Alors que des militants sont proches de M. Affi, président statutaire de la formation, d’autres reconnaissent M. Laurent Gbagbo comme le président. Mis en liberté conditionnelle, M. Gbagbo réside actuellement à Bruxelles.
Les actes des acteurs politiques en général présentent des divergences de point de vue.
L’opposition qui réfute la nouvelle Commission électorale et demande la reprise du projet de loi sur la réforme de la CEI, a envoyé des signaux : le FPI dirigé par M. Affi refuse d’y siéger ainsi que le Pdci de l’ex-président Henri Konan Bédié.
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