Le sucre, blanc comme de la cocaïne… En 2007, Serge Ahmed et son équipe de l’université de Bordeaux relançaient avec virulence un débat qui perdurait depuis des années sur le pouvoir addictif du sucre. Les chercheurs montrent alors que le saccharose a un potentiel d’addiction plus élevé que la cocaïne! Dans leurs expériences, des rats avaient le choix entre une boisson sucrée et des doses croissantes de cocaïne. Et sur 100 rats testés, 94 préférèrent le sucre. Bien vite, au regard de ce pouvoir d’addiction, le sucre fut assimilé à une drogue dure. L’industrie sucrière s’indigna et réfuta ces résultats, faisant valoir entre autres que ces derniers n’étaient en rien applicables à l’homme.
Depuis, les recherches cliniques se sont enchaînées et, affirme Serge Ahmed, «elles laissent penser qu’il existe réellement un syndrome d’addiction aux aliments riches en sucres chez l’homme. Un patient est considéré comme dépendant aux produits sucrés, ou à une autre substance, quand il présente au minimum deux des onze critères d’addiction définis par le DSM (Manuel diagnostique des troubles mentaux, ndlr) pendant au moins un an. Or, de nombreuses personnes affirment ne pas pouvoir réduire leur consommation de sucre bien qu’elles aient conscience des effets délétères sur leur santé. C’est là une signature des plus courantes».
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