Le projet de loi portant régime juridique de la presse adopté en mai en commission à l’Assemblée nationale « n’aggrave en rien » la situation des journalistes, régule mieux la profession au contraire, mais elle est malheureusement combattue par « des gens qui ne l’ont pas lu », a déploré, jeudi, le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, Bruno Nabagné Koné.
Invité des rédactions du quotidien gouvernemental Fraternité Matin, Bruno Koné, a indiqué que « le texte est combattu par des gens qui ne l’ont pas lu » et que leurs réactions « ne prennent pas en compte le contenu du texte » dont « aucun article n’aggrave la situation des journalistes ».
Au contraire, a-t-il jugé, le projet de loi régule mieux le secteur que la loi de 2004 et marque plusieurs avancées dont la professionnalisation du poste de directeur de publication qui doit désormais être journaliste, l’assouplissement des conditions de création d’un journal, la suppression des peines privatives de liberté pour délit de presse ou encore la forte réduction des peines pécuniaires.
Quant au « seul point litigieux » concernant l’article 90, il a fait savoir qu’il réduit les conditions auxquelles le juge peut recourir tandis que les articles 88 et 89 du texte de 2004 « renvoient subtilement au code pénal.
En somme le gouvernement et le chef de l’Etat n’ont jamais eu l’intention de créer une situation pire que celle contenue dans le texte actuel, a-t-il affirmé, dénonçant « un débat politique » pour empêcher le gouvernement de travailler. « Nous travaillons pour plus de liberté. Aujourd’hui est mieux qu’hier et demain sera mieux qu’aujourd’hui », a-t-il assuré.
Pendant trois heures, Bruno Koné, également porte parole du gouvernement, s’est prononcé sur le thème « Le secteur de la communication à l’heure des mutations » et proposé des pistes de solution aux problèmes qui minent le secteur.
A son avis le modèle économique des entreprises de presse ne fonctionne pas, une situation étayée par des invendus astronomiques de plus de 90%. Quelques uns des défis à relever concernent l’intégration des acteurs à la révolution numérique, le professionnalisme dans le traitement de l’information, la dépolitisation de certaines lignes éditoriales, la libéralisation ou encore l’augmentation de la part de la publicité dans un cadre réglementaire plus clair et lisible. Il a invité les acteurs à travailler en synergie pour faire avancer le secteur.
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