
Ejecté du gouvernement en janvier 2017, à la grande joie presque des populations qui espéraient voir une nouvelle tête au ministère du Pétrole et de l’Energie pour mieux gérer les questions liées au secteur, les Ivoiriens ont été surpris d’apprendre qu’Adama Toungara a été nommé par le Président Alassane Ouattara au niveau de la présidence.
Selon Jeune Afrique, le député-maire d’Abobo qui a occupé le poste de ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie depuis le premier gouvernement de Ouattara, en 2011, est nommé par décret « au poste de ministre conseiller auprès de la Présidence de la République. » Selon le confrère, le domaine d’intervention de Toungara est étendu. « Il couvrira à la fois les domaines du pétrole, des mines et de l’énergie mais aussi d’autres domaines comme par exemple la diplomatie » ; fait-il savoir.
Cette nomination « secrète », en dehors des coûts supplémentaires qu’elle engendre pour l’exercice de la fonction, dévoile des non-dits. Bien entendu, au regard de l’expérience de l’homme, il est bon pour la Côte d’Ivoire d’avoir un sachant comme Toungara pour la gestion des mines et de l’énergie. En cela, le rôle de conseiller lui va mieux, après près de six ans à ce poste. Si seulement on pensait plus à l’intérêt du pays qu’à celui de l’individu.
Or vraisemblablement, cette nomination sonne comme un retour aux affaires de Toungara pour gérer ses ‘’affaires’’. C’est ce que croit une certaine opinion. Le ministre conseiller ayant passé toute sa carrière dans ce domaine, de DG de Petroci et PDG de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) à ministre en passant par Conseiller du président spécial de feu Félix Houphouët Boigny.
Dans un autre angle, au vu de ses attributions de ministre conseiller, Toungara passe pour le vrai ministre du Pétrole et de l’Energie où lui a succédé Thierry Tanoh, un protégé de Bédié. « Alassane Ouattara a par ailleurs maintenu Adama Toungara comme agent principal de la Côte d’Ivoire dans la procédure judiciaire sur le conflit pétrolier frontalier entre la Côte d’Ivoire et le Ghana », soutient Jeune Afrique. Le confère d’indiquer que le collaborateur de Ouattara séjourne actuellement à Hambourg comme membre de la délégation ivoirienne aux côtés de Thierry Tanoh.
Plusieurs questions trottent dans les esprits depuis la révélation de cette nomination. Thierry Tanoh s’est-il montré incapable ou Ouattara le trouve-t-il incapable de gérer ce département ministériel ? Où est-ce une volonté du chef de l’Etat de faire indirectement de Toungara le vrai ministre du Pétrole et de l’Energie ? Ouattara a-t-il cédé à un chantage de Toungara dont le rôle pour l’accession du président du RDR est énorme ? Où simplement, le RDR veut-il reprendre le contrôle de ce portefeuille juteux dudit ministère ?
Dans tous les cas, vu les attributions étendues du conseiller ministre Adama Toungara, celles du ministre Thierry Tanoh semblent se rétrécir. Car forcément, il devra s’en référer au ministre conseiller dans la prise de certaines décisions.
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